Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a inspirée à devenir écrivain ?
Diplômée en gestion des ressources humaines et formée au métier d’écrivain public, mon cursus a été enrichi de 15 années d’expérience dans le pilotage du développement des ressources humaines (recrutement, formation et gestion des carrières), le conseil en ressources humaines, le coaching en recherche d’emploi, l’accompagnement dans la réalisation de bilans de compétences et la rédaction professionnelle. J’ai créé ma société de rédaction et de conseil en ressources humaines en 2017 ( https://www.l-exprim.fr/ ). Je propose une large gamme de prestations aux professionnels ainsi qu’aux particuliers et je les accompagne dans la résolution de toutes leurs problématiques. Mon activité professionnelle conjugue donc mon premier métier avec ma passion pour l’écriture.
Du plus loin que je me souvienne, mon amour des mots trouve sa source dans la beauté du répertoire des chansons françaises dont les paroles m’ont envoûtée depuis mon plus jeune âge. J’ai commencé à écrire mes premiers vers à 8 ans et en grandissant j’ai évolué vers des rédactions plus longues induisant l’élaboration d’une intrigue. J’ai toujours rêvé d’être éditée et mon rêve est devenu réalité lorsque mon recueil de poèmes illustré intitulé « Éclats de vers » a vu le jour en juin 2023 (Éditions Nombre7).
Quelles sont les principales thématiques que vous abordez dans votre recueil « Éclats de vers » ?
Mon recueil comporte 14 poèmes déroulant le fil d’une histoire, réelle ou imaginaire, invitant le lecteur à un voyage riche en émotions. J’aborde principalement les thèmes suivants : la perte d’un être cher, l’amour au sens large (l’amour conjugal, l’amour familial, l’amour des mots, l’amour de l’art, etc.), la contemplation (nature, phénomènes météorologiques) et les différents sentiments que l’on peut éprouver (sensibilité, légèreté, image de soi, regard porté sur son parcours de vie, etc.). Je dédie aussi quelques vers à ceux qui sont parfois laissés au bord du chemin comme les personnes âgées ou les sans domicile fixe. Même si certains sujets sont parfois sensibles ou délicats, j’ai toujours à cœur de délivrer un message positif et plein d’espoir. De plus, mon recueil présente la particularité d’être illustré par mes dessins (fusains et pastels).
Votre formation en écriture publique a-t-elle influencé votre style littéraire ? Si oui, comment ?
J’ai obtenu ma certification d’écrivain public en 2016 avec la mention très bien. Cette formation a été un réel déclic dans la mesure où elle comprenait un module portant sur l’écriture d’une nouvelle. Je n’avais encore jamais écrit autre chose que des poèmes et cette première expérience d’écriture d’un texte plus long a été une véritable révélation. Cependant, je ne pense pas que cette formation ait influencé mon style littéraire, car chaque auteur a un style qui lui est propre et qui constitue son ADN. Je continue d’écrire des nouvelles et certains de mes textes ont été distingués lors de concours.
Comment votre expérience en gestion des ressources humaines a-t-elle enrichi votre écriture ?
Le métier des ressources humaines nécessite indéniablement des compétences rédactionnelles, mais je pense que les fonctions que j’ai exercées au sein de différentes entreprises ont plutôt enrichi ma façon de créer des personnages et de les mettre en situation.
Quels défis avez-vous rencontrés en tant qu’écrivain et comment les avez-vous surmontés ?
À chaque fois que je me mets à écrire, le plus grand défi que j’ai à relever est de lutter contre mon hyper perfectionnisme. Une fois que le premier jet est rédigé, je passe un temps infini à relire encore et encore en quête d’une perfection qui n’est évidemment qu’un leurre. Je ne peux pas m’en empêcher qu’il s’agisse de textes que je souhaite proposer à un éditeur ou de documents que je dois livrer à mes clients. J’ai pris la bonne résolution de ne pas perdre de vue que le mieux est l’ennemi du bien en espérant gagner ce défi au cours de chacune de mes futures aventures littéraires et missions rédactionnelles.
Pouvez-vous décrire votre processus de recherche et de rédaction pour vos ouvrages ?
J’écris essentiellement des poèmes, des nouvelles et des contes pour enfants. Je cherche l’inspiration en me nourrissant de tout ce qui m’entoure comme un événement survenu dans la vie d’un proche, un fait divers, un sentiment ou une sensation à un instant T ou encore un rêve. Cette liste est bien sûr non exhaustive. Pour ce qui concerne la poésie, je n’ai pas de processus de rédaction particulier. Les idées me viennent à tous les instants de la journée et je les note au fil de l’eau. Je me replonge dedans après avoir pris du recul et j’entame alors la rédaction du poème qui évoluera plusieurs fois avant que je mette le point final à la version définitive. Quant aux nouvelles, je commence par imaginer la chute et les personnages. J’élabore ensuite un plan dont la finalité est d’emmener le lecteur loin de ce qui constituera toute l’essence de la chute afin de ménager mon petit effet. Si j’ai besoin de me documenter sur mon sujet pour accroître la crédibilité de mon récit, je procède à des recherches en bibliothèque ou sur Internet. Enfin, lorsque j’écris un conte pour enfants, je m’attache surtout à utiliser un vocabulaire et des tournures relativement élaborées même si mon texte est destiné à un jeune public, l’objectif étant d’éveiller les enfants à la beauté de la langue française tout en les faisant rêver. Par ailleurs, j’aime bien participer à des concours qui imposent un thème afin de développer mon imagination et d’emprunter des routes sur lesquelles je ne me serais sans doute pas engagée de moi-même.
Quels sont vos projets futurs ? Travaillez-vous sur un nouveau livre en ce moment ?
J’ai plusieurs projets, mais je ne sais pas dans quel ordre je vais travailler dessus. Je voudrais éditer un deuxième recueil de poèmes illustré. J’ai déjà écrit cinq ou six poésies inédites, mais ce n’est pour l’instant pas suffisant pour proposer un deuxième volume. J’ai également deux contes pour enfants qui attendent d’être illustrés : la suite de Blanche-Neige et les sept nains ainsi que les aventures d’un petit hérisson victime de préjugés. Je souhaiterais pouvoir signer aussi les illustrations et je suis actuellement une formation d’illustrateur jeunesse. Pour finir, j’espère sortir un recueil de nouvelles dans les années à venir. Je suis parfaitement consciente que tous ces projets prendront du temps, mais l’essentiel est d’écrire même si les échéances ne sont pas clairement définies.
Comment percevez-vous l’évolution de la littérature contemporaine et de l’édition numérique ?
La littérature a toujours évolué avec son temps. Ainsi, l’écrivain est passé de la plume à la machine à écrire puis à l’ordinateur qui lui a permis de profiter de logiciels de traitement de texte et de correction. Comme de nombreux secteurs, la littérature doit à présent composer avec la révolution digitale et notamment avec l’arrivée du livre numérique. Ce nouveau support s’inscrit dans une démarche écologique et présente plusieurs avantages. Il est plus pratique (gain de place, facilité de transport, etc.) et offre la possibilité de réaliser des économies (prix d’achat des fichiers à télécharger inférieurs à ceux d’un livre papier). Néanmoins, le livre broché a encore de l’avenir car si le livre numérique est plaisant pour des œuvres dépourvues d’illustrations, il est indéniable qu’il est moins adapté aux manuscrits comportant des images tels que les bandes dessinées, les contes pour enfants ou les reportages photographiques. N’oublions pas non plus qu’un livre numérique ne peut être dédicacé par son auteur. Par ailleurs, des sites internet pouvant être considérés comme les réseaux sociaux du livre (Babelio, etc.) ont émergé. Ces derniers permettent aux lecteurs de partager plus facilement leurs avis et favorisent la promotion des ouvrages.
Quelles stratégies utilisez-vous pour promouvoir vos livres et engager votre communauté de lecteurs ?
Je pense que la meilleure façon de promouvoir un livre est d’aller à la rencontre de lecteurs via les salons, les manifestations littéraires et les marchés. Bien que le pic de la crise sanitaire soit derrière nous, les risques de contamination subsistent et je reconnais que je suis frileuse à l’idée de participer à ce type d’événement par les temps qui courent. Par conséquent, je mise tout sur le digital en communiquant sur mes réseaux sociaux personnels ou professionnels et en diffusant régulièrement des informations par courriel à mes listes de contacts. J’ai aussi entamé une démarche de prospection téléphonique de tous les libraires de France. J’avais également pensé à créer une chaîne You Tube consacrée à l’ensemble de mes activités artistiques, mais je n’ai pas osé sauter le pas et j’avoue craindre les dérives d’Internet.
Quels conseils donneriez-vous aux auteurs en herbe qui souhaitent se lancer dans l’écriture ?
À mon sens, le meilleur conseil à donner à des auteurs en herbe qui souhaiteraient se lancer est d’être libre : libre d’écrire sans chercher à plaire aux autres et libre d’écrire sans vouloir répondre à tout prix à des échéances (publication rapide, participation à des concours, etc.) Il faut surtout écrire pour soi en faisant confiance à son instinct et en ne se soumettant à aucune forme de pression. Avec une pointe d’espièglerie et beaucoup d’humilité, j’illustrerais ces propos à travers ces quelques vers tirés de mon poème « Du bout des doigts ».
Aucune barrière n’est infranchissable
Chaque sentiment se laisse cueillir
Avec quelques lignes on peut faire des miracles
Et du bout des doigts, tout simplement écrire
À travers les autres ou au fond de soi
On peut trouver des trésors
Les ailes de l’inspiration se déploient
Pour révéler des richesses qui s’ignorent
Bien au-delà des apparences
Entre les pleins et les déliés
Les mots prennent tout leur sens
Et du bout des doigts, tout peut se raconter
Faire couler de l’encre
Comme on ouvre une fenêtre
Même si parfois la main tremble
Sous une plume tout peut renaître
Je leur donnerais un second conseil qu’ils pourront appliquer lorsqu’ils auront atteint la phase de recherche d’un éditeur : ne jamais accepter un contrat d’édition induisant une contrepartie financière.
Quels auteurs ou livres ont le plus influencé votre écriture et pourquoi ?
Le premier grand classique qui m’a marquée et que j’ai lu lorsque j’étais collégienne est « Le Grand Maulnes » d’Alain-Fournier. Trois autres grands classiques m’ont captivée par la suite : « Le Comte de Monte-Cristo » d’Alexandre Dumas, « Le Rouge et le Noir » de Stendhal et « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo. Le dénominateur commun de ces quatre romans réside dans la profondeur des personnages et la qualité de l’intrigue. J’essaye de ne jamais perdre de vue ces deux axes lorsque j’écris. Parmi les auteurs contemporains, j’affectionne particulièrement Éric-Emmanuel Schmitt qui est un merveilleux conteur, quels que soient les sujets qu’il aborde. J’ai dévoré « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », qui est selon moi une véritable pépite, et je lis actuellement « La part de l’autre ». J’essaye aussi de toujours garder en ligne de mire les ficelles de l’intrigue lors de l’élaboration de mes récits.
Comment gérez-vous l’équilibre entre votre vie professionnelle et votre carrière littéraire ?
Je donne la priorité à ma vie professionnelle étant donné que j’ai créé ma propre société de conseil et que je dois répondre aux attentes de mes clients. Il m’est souvent difficile de trouver du temps à consacrer à mes activités extraprofessionnelles qu’il s’agisse du dessin ou de l’écriture. Actuellement, je dédie la plupart de mon temps libre à la promotion de mon recueil de poèmes « Éclats de vers », qui représente plus de 10 années de travail, et à ma formation d’illustration jeunesse.
Pouvez-vous nous parler d’un moment marquant de votre carrière d’écrivain ?
Je viens tout juste de faire mes premiers pas d’écrivain donc je pense qu’il est très prématuré de parler de carrière. Le moment le plus marquant est évidemment celui où j’ai tenu mon livre dans les mains pour la première fois.
Quels sont les retours les plus mémorables que vous avez reçus de vos lecteurs ?
Deux retours sont restés ancrés dans ma mémoire : celui où une personne m’a dit qu’elle avait les larmes aux yeux lorsqu’elle lisait mes textes et celui où une autre personne m’a fait part de son impression que mes poèmes avaient été écrits pour elle. Et plus récemment, un lecteur m’a demandé si j’avais déjà pensé à mettre mes mots en musique et il s’avère que je rêverais que mes vers soient portés par les notes d’un compositeur. À suivre…
Avez-vous des rituels ou des routines d’écriture particuliers ?
Je n’ai pas de rituels ou de routines particuliers. Je sais que certains auteurs s’astreignent à écrire un certain nombre d’heures tous les jours, mais ce n’est pas mon cas. J’écris lorsque je sens que l’inspiration vient et surtout quand mon esprit est libre.
Comment gérez-vous les critiques littéraires et les retours négatifs ?
Je ne sais pas si je dois le considérer comme une chance, mais je n’ai eu aucun retour négatif pour l’instant suite à mes publications. Finalement, jusqu’à maintenant, la critique la moins positive a pris la forme de l’indifférence. Nous n’avons pas tous la même sensibilité et il est tout à fait normal que mes lignes ne touchent pas tous les cœurs.
Quelle place occupe la poésie dans votre œuvre et comment la considérez-vous par rapport à la prose ?
La poésie n’occupe pas plus ou moins de place qu’un autre style d’écriture dans l’ensemble de mon œuvre. J’ai commencé à publier un recueil de poèmes pour la simple et bonne raison que c’est dans ce domaine que j’avais le plus de textes aboutis prêts à partir à la rencontre des lecteurs. La poésie ne se lit pas de la même manière qu’un roman ou un thriller. Un recueil a plus vocation à être un livre de chevet dont on peut lire des passages à plusieurs reprises en fonction des moments de sa vie et des épreuves que l’on traverse.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec les salons littéraires virtuels ?
C’est la première fois que je participe un salon littéraire virtuel. Je n’ai donc pas une grande expérience de ce type d’événement digital. Cependant, je trouve que ce genre de salon permet aux auteurs d’être découverts par un plus large spectre de lecteurs auquel ils n’auraient pas forcément eu accès en étant limité à une zone géographique.
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